La Boudeuse repart à la conquête des océans du monde
Le trois-mâts d’exploration scientifique La Boudeuse reprend la mer. Départ prévu le 21 octobre de Fécamp pour une mission de deux ans à travers le globe. Objectifs : recenser les espèces et esquisser des solutions aux problématiques du réchauffement climatique.
Le trois-mâts La Boudeuse repart en mission sur les océans du globe pour une durée de deux ans |
Crédit photo : © laboudeuse.org |
« Terre-Océan », la nouvelle mission confiée par le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo au capitaine de frégate La Boudeuse, Patrice Franceschi. Après trois ans d’exploration à la rencontre des peuples de l’eau, la Boudeuse repart à l’abordage. Une mission scientifique et humaniste dont les objectifs ont été fixés par la lettre de mission de M. Borloo.
L’expédition, qui quittera Fécamp le 21 octobre prochain, devra dresser un état des lieux de la faune et de la flore des territoires menacés par la montée des eaux, des problèmes de pêche, des effets de la déforestation, de la pollution des fleuves, de la disparition des espèces animales et végétales. Sans rompre le dialogue des cultures avec les peuples concernés.
Cap sur l’Amérique du Sud
La première partie du voyage mènera les 26 membres d’équipage vers les grands fleuves d’Amérique du Sud. « Il y aura une démarche systématique d’inventaire partout où nous passerons », explique le capitaine, rappelant au passage qu’à peine 20 % des plantes et végétaux d’Amérique du Sud sont recensés.
Au Brésil et au Venezuela, ils étudieront l’impact de la déforestation, de l’exploitation du caoutchouc et s’intéresseront également de très près aux peuples indiens dont les limites territoriales ancestrales sont trop souvent repoussées. Leur mission les amènera ensuite en Argentine. Les conséquences environnementales de l’urbanisation sauvage et de l’expansion industrielle seront ici disséquées. Cap ensuite vers les canaux de Patagonie où l’équipage étudiera les problèmes posés par la pêche intensive et par la colonisation des terres vierges.
Des îles en voie de disparition
Nous sommes en janvier 2011, La Boudeuse vogue en direction de l’Océan Pacifique. Cap sur trois îles emblématiques de la problématique de la montée des eaux. Le réchauffement climatique ne laissera aucun répit aux populations insulaires isolées. Trois îles donc, une en Polynésie, une deuxième en Micronésie (à l’Est des Philippines, ndlr) et une dernière en Mélanésie (Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Fidji). Ici, les trois axes de travail seront explicites, il faudra étudier (la venue de la montée des eaux), sauver (les populations et les espèces) et préserver (ce qui pourrait l’être si l’engloutissement est inévitable).
Pour que la mission soit démocratisée, les scientifiques publieront sur le site internet de La Boudeuse leur journal de bord. « C’est une mission qui doit aussi faire rêver », précise la capitaine Franceschi. Retour en France prévu pour début 2012. Exception faite si les découvertes sur le terrain exigent une plus longue investigation.