Le fer : les gisements exploitables à un coût admissible seront épuisés en 2087
Annoncer la fin du fer en 2087 et celle du nickel en 2048, alors que notre planète est constituée d'un noyau externe de fer et de nickel liquides, a de quoi faire sourire.
Mais imaginez un peu le trou de 4108 kilomètres qu'il faudrait pratiquer dans la croute terrestre puis dans le manteau de lave en fusion et enfin dans le noyau externe, alors que le puits de forage pétrolier le plus profond du monde atteint seulement 11,68 kilomètres (sur le site russe de Sakhalin-1 est).
Jamais aucune technologie, fut-elle avancée, ne pourra s'affranchir de la pression (environ 370 GPa) et de la chaleur (plus de 1200 °C) pour aller siphonner le fer ou le nickel liquides du noyau terrestre externe (le noyau interne étant probablement solide).
Le fer est un élément chimique, de symbole Fe et de numéro atomique 26.
Ce métal est la dix huitième ressource non renouvelable amenée à disparaitre du fait de l'exploitation humaine intensive.
Le stock est estimé à 150 milliards de tonnes de minerai de fer dans les gisements exploitables.
Juin 2008 : il reste 79 années de réserve, au rythme actuel de production qui est de 1,9 milliards de tonnes par an.
L'épuisement du fer sera donc définitif en 2087.
Les sources proviennent essentiellement de L'USGS (le service géologique des Etats unis) http://minerals.usgs.gov/
Cette date est donnée à titre purement indicatif. Elle peut en effet varier selon les sources et l'évolution de notre civilisation.
99% de la production sert à la production d'acier utilisée dans la fabrication de toutes nos machines, véhicules, robots, constructions...
Les problèmes engendrés par la disparition du fer interviendront bien avant la date fatidique.
Bien sûr, le fer sera encore présent dans le sous-sol, mais sous forme extrêmement diluée et donc inexploitable.
Le fer est le dernier élément pouvant être produit par les réactions de fusion au coeur des étoiles (si celles-ci pèsent au moins 5 masses solaires) et donc l'élément le plus "lourd" dont la formation ne nécessite pas un évènement cataclysmique comme une supernova.
Il faut préciser que si les éléments plus "lourds" requièrent bien à l'origine l'explosion d'une supernova, c'est bien dans ces explosions que l'immense majorité du fer est aussi formé !
On ne peut pas le synthétiser et il n'existe aucun substitut. Certains astéroïdes en contiennent. Mais vous vous rendez compte de la dépense d'énergie que cela demanderait pour aller le chercher?
A noter la présence dans les fonds océaniques, à plusieurs kilomètres de profondeur, de boues métallifères et de nodules polymétalliques dont on peut extraire du fer (6%). La quantité totale de nodules polymétalliques sur le plancher océanique a été estimée à plus de 500 milliards de tonnes par A.A. Archer en 1981. Mais, vu les profondeurs à laquelle ils se trouvent, ces gisements ne sont pas rentables.
D'ici 10 à 15 ans pourtant, l'extraction de minerai de fer du fond de l'océan Pacifique pourrait bien devenir une réalité. La Russie envisage en effet de procéder à une extraction expérimentale durant la période 2011-2020, et d'engager rapidement, après ces essais, la mise en valeur industrielle d'une zone du Pacifique. Mais les organismes internationaux de protection de la nature refuseront de cautionner l'exploitation d'un gisement sans garanties pour la sécurité écologique de l'océan.
Il restera le recyclage, mais l'offre sera certainement bien inférieure à la demande, qui ne va cesser de croître avec le développement exponentiel des pays émergeants.
L'Ukraine renferme 20% des réserves connues, la Russie 17%, la Chine 14%, le Brésil 11% et l'Australie 11%.