" La mer n'est pas un puits sans fond "
70% de notre planète bleue est recouverte par les océans et les mers.
Pendant des siècles, l'humanité a considéré que l'océan était une ressource inépuisable, à même de nous nourrir et d'absorber nos déchets sans discontinuer.
Mais depuis 50 ans, nous mettons la vie des océans en péril par la pêche abusive, la pollution, la transformation des côtes sauvages en agglomération urbaine et industrielle, la destruction des récifs de coraux ou des zones de reproduction dont dépendent les espèces marines, y compris le poisson que nous pêchons. Partout sur le globe, les populations de poissons sont en chute libre.
Sur chaque océan, chaque jour, trop de navires traquent des poissons de moins en moins nombreux, alors qu'ils sont essentiels à la chaîne de la vie dans les océans.
Une hydrolienne .
Énergie
De l’électricité produite au fond des océans
Au large des côtes bretonnes, sous l’eau, des hélices vont fabriquer de l’électricité, sans polluer.
On connaissait les éoliennes mais pas encore les hydroliennes : ces hélices, posées sur le sable des océans produisent de l’énergie grâce à la force des courants marins. EDF, la société qui produit l’électricité en France, va en installer plusieurs à 15 kilomètres des côtes bretonnes, à un endroit où les courants marins sont les plus forts d’Europe. Pendant deux ans, les ingénieurs d’EDF vont tester les hélices : ils regarderont, notamment, si les hydroliennes ne perturbent pas les poissons. Ensuite, il sera décidé si la France s’engage dans cette voie.
À l’heure où le prix du pétrole augmente, où la construction de nouvelles centrales nucléaires inquiète, l’apparition de cette source d’énergie pourrait être une solution intéressante. En effet, elle n’est pas polluante et se renouvelle à l’infini…
Éolienne : vient du grec Aiolos « Éole », le dieu des Vents.
Marée noire : petit rappel...
Aujourd’hui, nos côtes gasconnes sont de nouveau sous la menace d’une marée noire. Tout le monde s’émeut. Voilà ce qu’écrivaient les Amis de la Terre dans un article daté du 2 janvier 1997. Entre deux alertes, l’indifférence et l’affairisme reprennent le dessus...
Il y a quelques semaines s’est produit un glissement de terrain dans une décharge en Gallice et des tonnes d’ordures - ménagères et autres - sont tombées dans la mer. Il y a quelques jours, voici que le Frans Hals a coulé dans le gouffre de Capbreton.
Dans un cas, nos élus craignent de voir arriver bientôt, sur nos côtes, d’innombrables déchets plastiques, dans l’autre, ils s’émeuvent parce que cela ternit la réputation toutristique de la côte.
Mais qui se préoccupe vraiment de la santé de l’Océan ?
Ces déchets plastiques qui arrivent sur nos côtes sont une horreur, mais ce n’est que la face visible et non dangereuse de la pollution. Par contre combien de tonnes de produits hautement toxiques sont déversées régulièrement, dans nos rivières et l’océan ?
Il y a quelques années, l’association IDEAL de Tarnos effectuait des analyses d’eau, sur la plage principale de Tarnos (embouchure de l’Adour). Les résultats montraient une contamination de l’eau par le plomb, égale à douze fois et demi le taux à partir duquel, une eau est considérée comme fortement contaminée ! Rien que ça !
La même année, l’IFREMER ( Institut Français de Recherche sur la Mer) trouvait , au large de Saint-Jean de Luz, les taux d’hydrocarbures les plus hauts de France, supérieurs à ceux de Fos sur Mer !
Nous avons alerté les responsables locaux. Nous avons demandé que des recherches soient effectuées, pour déterminer les causes de ces pollutions et pour y remédier. Lorsqu’on sait que certains poissons comme le thon peuvent concentrer jusqu’à 10 000 fois, les produits toxiques contenus dans l’eau, on peut s’inquiéter pour la santé publique et l’avenir des pêcheurs professionnels. Pourtant, nous n’avons jamais reçu la moindre réponse.
A l’époque, nous avons même envoyé des photos à Thalassa. La semaine d’après, les journalistes du magazine de la mer étaient là, pour filmer ce triste spectacle : plastiques, dauphins crevés, oiseaux mazoutés... Depuis les plages sont régulièrement nettoyées. C’est bien. Mais c’est tout. L’océan peut crever pourvu que les plages soient propres pour la saison touristique...
- MOLIETS : embouchure du courant d’Huchet - 91
- Déchets plastiques, mousse (chimique ?), dauphin crevé, traces de mazout...
Et ça fait un moment que ça dure. Qui se souvient des protestation des Amis de la Terre, il y a presque 20 ans, contre l’immersion de déchets nucléaires dans le gouffre de Capbreton ? Combien de milliers de fûts reposent à cet endroit ? Combien de "décharges sauvages" de ce type nous réservent encore des surprises, en mer et sur Terre ?
Et arrêtons d’incriminer toujours les Espagnols. Regardons aussi ce qui se passe ici !
A Lesgor se trouve l’industrie la plus polluante du sud-ouest de la France. Conséquence, le Luzou est une rivière, morte, "abiotique".
Dax, première ville d’eau de France, ne retraite pour ainsi dire pas ses eaux usées, avant de les rejeter dans l’Adour.
L’atrazine, pesticide agricole interdit dans plusieurs pays européens, se retrouve dans tous les affluents gauche de l’Adour et à des taux inquiétants dans le Louts. Pendant des années, des industries côtières landaises, ont rejeté leurs jus nauséabonds brun, vert émeraude... directement sur la plage !
Et toutes ces vieilles décharges. A Mont-de-Marsan, par exemple, il y en a une qui se situe au-dessus du Midou qu’elle pollue régulièrement. Lorsque les Amis de la Terre demandent ce que l’on compte faire pour y remédier, on nous parle d’aménagement paysager avec pelouse et arbres... Pourquoi pas des eucalyptus comme à la Corogne ? Les problèmes des déchets et de l’eau sont intimement liés.
Dans une série d’articles consacrée à la pollution de l’océan, parue dans Sud-Ouest, en 1973, le journaliste concluait en écrivant : "Certaines mauvaises langues disent même que dans 20 ans, on parlera encore de ce problème". Espérons que s’il écrivait de nouveau cet article aujourd’hui, il ait tort.
En tout cas, les Amis de la Terre feront leur possible, avec l’aide des Landais, pour faire avancer ces deux dossiers dans ce département.
Conférence Mondiale des Océans : prochaine étape à Paris en 2010
Alors que la première Conférence Mondiale de l’Océan se termine demain, le Forum Global sur les Océans a annoncé que la prochaine Conférence mondiale aurait lieu en mai 2010 au siège de l'Unesco à Paris.
Du 3 au 7 mai 2010, la communauté internationale sera réunie à Paris pour traiter principalement de « la gouvernance des océans au niveau régional, national et global », a indiqué Biliana Cicin-Sain, qui co-préside le Forum Global sur les Océans, Côtes et Iles.
Les océans couvrent les deux tiers de la planète, mais jusqu’à récemment, les enjeux liés à leur préservation n’était pas des sujets majeurs. « L'un des objectifs est d'élaborer une procédure de défense des océans », ont estimé des scientifiques présents à la Conférence de Manado. « Il est temps d'agir sans délai, en profitant des négociations sur le climat », a déclaré Mme Cicin-Sain.
La recherche et l'innovation fournissent l’une des clés pour concilier des objectifs parfois conflictuels tels que la promotion d’une croissance économique durable et la protection de l'environnement en ce qui concerne les activités liées à la mer. Dans le contexte de la nouvelle politique maritime intégrée, et pour relever ce défi, la Commission européenne a adopté aujourd'hui «Une stratégie européenne pour la recherche marine et maritime». Cette stratégie vise à remédier au morcellement du paysage européen de la recherche marine et maritime grâce au renforcement des capacités, à l'intensification de l'intégration des différentes disciplines de recherche établies et à une amélioration de la coopération entre tous les acteurs du secteur.
En approuvant la nouvelle stratégie européenne, M. Janez Potočnik, membre de la Commission chargé de la science et de la recherche, a déclaré: «Face à des tâches aussi ardues que celle qui consiste à concilier activités économiques maritimes et préservation des écosystèmes marins, la science et la technologie peuvent jouer un rôle capital. Il faut donc envisager la stratégie européenne pour la recherche marine et maritime comme une des premières étapes vers l'instauration de l'Espace européen de la recherche, qui va promouvoir l'excellence scientifique et favoriser l'innovation en Europe grâce à une meilleure intégration des efforts de recherche existants et au développement de nouvelles capacités».
Appuyant cette déclaration, M. Joe Borg, membre de la Commission chargé de la pêche et des affaires maritimes, a ajouté: «Cette stratégie constitue un des principaux piliers de la politique maritime de l'UE. Il est indispensable de nous permettre de réaliser pleinement le potentiel des activités liées à la mer d'une manière qui soit viable sur le plan de l'environnement».
Les régions maritimes de l’UE, à la pointe de l'activité économique dans des domaines tels que le transport maritime, le tourisme, l’aménagement du littoral, la pêche et l’aquaculture, représentent environ 40% du PIB de l'Union. La contribution de l'économie maritime se situe entre 3 et 5%. Dans l'UE, par exemple, 90% des échanges avec l’extérieur et 40% des échanges intracommunautaires se font par mer, le chiffre d’affaires annuel du secteur de la construction navale s'élève à 90 milliards d'euros, et celui de la pêche et de l'aquaculture à environ 20 milliards d'euros. Ces activités peuvent, néanmoins, constituer une menace pour l'environnement. En outre, il est admis qu'il faut approfondir les travaux de recherche pour mieux comprendre les systèmes océaniques et le rôle joué par les océans dans le changement climatique.
En ce qui concerne les actions à entreprendre, la stratégie de la Commission fixe donc deux axes. L'un consiste à intégrer les efforts de recherche dans les différentes disciplines établies de la recherche marine et maritime, car la complexité des questions maritimes et marines rend cette intégration nécessaire, tandis que l'autre vise à proposer les nouvelles formes de gouvernance qui permettront de mener à bien ce type d'actions. La stratégie propose un certain nombre d'actions concrètes parmi lesquelles on peut citer:
- le renforcement des capacités en ce qui concerne les nouvelles infrastructures (observatoires des océans ou navires de recherche spécialisés, par exemple), l'innovation et l'éducation;
- l'intensification de l'intégration grâce à la promotion des activités de recherche interdisciplinaires sur des thèmes transversaux (tels que l'impact des activités humaines sur des écosystèmes côtiers et marins ou la protection et l'exploitation de la biodiversité marine) et à la combinaison de différentes formules de financement;
- la promotion de synergies dans la recherche entre les États membres, les régions et la Communauté et l'amélioration de l'accès aux infrastructures de recherche. Elle prévoit aussi de favoriser la coopération internationale étant donné que les problèmes liés aux océans ont une dimension planétaire et que l'UE partage avec des pays tiers les mers qui baignent ses côtes.
La montée des eaux des océans, un défi d'importance pour la Chine
Shanghaï, Canton et les autres métropoles des côtes chinoises pourraient avoir à relever des "défis inimaginables" si, en raison du réchauffement climatique, le niveau des mers continuait à monter, avertit un rapport.
Selon cette étude, publiée récemment par l'Administration océanique d'Etat, le niveau des eaux des océans s'est élevé de 2,5 millimètres par an ces dernières années et la hausse pourrait être de 31 millimètres pendant la prochaine décennie, constituant une menace pour les côtes peuplées de la Chine.
"Le rythme est stupéfiant", a estimé Lu Xuedu, directeur-adjoint de la division de l'environnement du ministère des Sciences et de la technologie, cité par le journal.
"Les villes côtières, parmi lesquelles Shanghaï et Canton, seront confrontées à des défis inimaginables si la situation se détériore", a-t-il ajouté.
"Ils commenceront à construire des digues comme les Néerlandais pour empêcher les villes d'être submergées par les flots", a estimé Yang Ailun, expert sur le changement climatique à Greenpeace Chine.
"Mais ce sera trop tard, nous devons d'abord réduire les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il poursuivi.
Selon le China Daily, le gouvernement chinois se prépare à ouvrir une campagne pour faire prendre conscience aux autorités locales des enjeux des changements climatiques.
Ce plan doit appeler à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au développement des technologies plus respectueuses de l'environnement, alors que les gouvernements locaux sont souvent accusés de sacrifier la protection de l'environnement sur l'autel du développement économique.
Mais, selon M. Lu, ce plan aura peu d'effets, car il sera "plus une directive" qu'un plan avec des objectifs très précis.
Au début du mois, la Chine, deuxième émetteur de gaz à effet de serre de la planète, avait affirmé ne pas avoir les moyens actuellement de modifier sa dépendance aux énergies fossiles polluantes, en particulier au charbon, renvoyant la balle dans le camp des pays développés.
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