Le pétrole : les gisements exploitables à un coût admissible seront épuisés en 2050
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La fin du monde tel que nous le connaissons
Nous sommes drogués au pétrole, nous ne pouvons pas nous en passer, nous sommes prêts à tout pour continuer notre addiction. Nous, c'est-à-dire le tiers le plus riche des habitants de la planète. Cette situation, à elle seule, aura bientôt des conséquences dévastatrices dans tous les domaines, sur tous les continents. La hausse actuelle du cours des hydrocarbures n'est pas un simple choc pétrolier - comme ceux que nous avons affrontés en 1973 et 1979 - c'est la fin du monde tel que nous le connaissons.
Pétroles non-conventionnels
Principale Utilisation: remplacement du pétrole
RBE: 0,7-13,3 (schistes bitumineux)
La majorité des personnes, lorsqu'elles pensent "pétrole", imaginent un liquide jaillissant hors du sol quand le forage atteint la poche. Mais il ne s'agit là que d'une partie de la ressource, connue sous le nom de pétrole conventionnel. Il existe d'autres types de pétrole, non-conventionnels, tels que le pétrole extra-lourd, les sables asphaltiques, les schistes bitumineux, les bitumes, etc. Les définitions suivantes des sables asphaltiques et des schistes bitumineux sont tirées du livre "Hubbert's Peak" de Kenneth Deffeyes:
Lorsque l'érosion amène un champ de pétrole à la surface, les molécules les plus fines s'évaporent, ne laissant que de l'asphalte quasiment solide dans la roche-réservoir. Ce pétrole asphaltique est exploité à ciel ouvert en extrayant le sable, mis en contact avec de l'eau chaude et le pétrole séparé des déchets.
Les "schistes bitumineux" ne sont ni des schistes, ni du pétrole, mais des roches-mères immatures qui n'ont jamais été enfouies assez profondément dans la "fenêtre pétrolière" [pour être transformées en pétrole]...la roche doit être extraite, broyée et chauffées (à 600°C) dans des conteneurs fermés. Les restes gonflent à un volume supérieur à celui d'origine; le trou duquel les roches sont extraites n'est pas assez gros pour contenir tous les déchets.
Avantages
Il existe d'énormes quantités de pétrole non-conventionnel, souvent dans des régions n'ayant pas de pétrole conventionnel. La ceinture de Orénoque au Venezuela pourrait contenir l'équivalent de 1,2 trillons de barils de pétrole extra-lourd, alors que les sables asphaltiques et schistes bitumeux du Canada et de l'Ex-Union Soviétique pourraient contenir l'équivalent de 300 Gb de pétrole.
Comme le résultat de cette extraction est du pétrole et non-pas de l'électricité, cette alternative au pétrole conventionnel pourrait au moins être utilisée comme matière première et nous fournir les produits que les autres sources d'énergie ne peuvent pas - plastiques, engrais, etc. Bien qu'elle ne soit pas idéale en raison de l'intense consommation d'énergie nécessaire à la production, une fois le pétrole conventionnel épuisé, il s'agirait d'une des rares options qui nous restent.
Désavantages
Malheureusement l'extraction des pétroles non-conventionnels exige des investissements financiers gigantesques, pollue énormément et a des délais très longs. Les quantités que pourraient produire le Canada et le Venezuela sont estimées entre 1 et 2 Gb par an entre 2005 et 2020 (ASPO). Etant donné que le monde consomme actuellement 27 Gb par année, ça ne changera pas grand' chose à la situation problématique des prochaines décennies.
Le Futur
Pour le moment, les pétroles non-conventionnels ne couvrent que 5% de la consommation et les coûts sont prohibitifs. Mais les optimistes estiment qu'avec la raréfaction, la hausse des prix du pétrole permettra aux pétroles non-conventionnels de combler la différence. La pollution générée va certainement restreindre leur utilisation jusqu'à ce que le déclin du pétrole soit vraiment avancé. Même maintenant, le temps et l'argent nécessaires pour augmenter la production (pour passer des 5% actuels aux 100% représenterait une augmentation de 2000%) seraient énormes.