La couche d'ozone protège la terre des rayons ultraviolets du Soleil, rayons potentiellement cancérigènes en cas de trop forte exposition. Depuis le milieu des années 80, le "trou", une diminution de la concentration d'ozone à haute altitude, s'est creusé au-dessus de l'Antarctique, principalement en raison de la pollution due aux chlorofluorocarbones (CFC).

Ces composés étaient autrefois utilisés comme fluides de refroidissement pour les réfrigérateurs et systèmes d'air conditionné, ainsi que comme propulseurs pour les bombes aérosols. Depuis la signature du protocole de Montréal par plus de 180 pays en 1987, ils ont été remplacés par d'autres substances.

Mais les CFC mettent plusieurs dizaines d'années à se dissiper, et ceux émis par le passé continuent de grignoter la couche d'ozone, sous l'effet de réactions chimiques provoquées à haute altitude par la lumière solaire.

Les scientifiques estimaient jusqu'à présent que ce "trou" dans la couche d'ozone, mesuré par satellite et stations au sol, se résorberait d'ici 2040 à 2050. Mais selon les travaux présentés mardi par John Austin de l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA), basés sur des modélisations informatiques, la couche d'ozone ne devrait pas se reconstituer totalement avant 2065.

"Cela signifie qu'il va toujours y avoir des niveaux supérieurs d'ultraviolets", a commenté Paul Newman, chercheur au Centre spatial Goddard de la Nasa. Les UV, selon les scientifiques, augmentent les risques de cancers de la peau, de cataractes et constituent un danger pour la biodiversité.

D'après l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le trou dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Sud devrait s'approcher du record de 2003 (28,5 millions de kilomètres carrés). Il atteignait en septembre 2005 près de 26 millions de km2, soit la superficie de l'Amérique du Nord.

La concentration de la couche d'ozone a également diminué, dans une moindre mesure, au-dessus de l'Arctique. D'après John Austin, le déficit pourrait se résorber d'ici 2040.

Associated Press (AP)  - Par Alicia Chang